Engagez dès aujourd’hui la création d’un Fonds pour l’interpellation citoyenne

Lien direct vers la pétition sur change.org

Capture d’écran 2014-02-21 à 12.01.09

Le 8 juillet 2013, Marie-Hélène Bacqué, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre, et Mohamed Mechmache, président de l’association AC le Feu ont rendu au ministre de la ville, François Lamy, un rapport intitulé Cela ne se fera plus sans nous. Pour une réforme radicale de la politique de la ville. Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires.

Parmi trente propositions pour inverser la démarche de la politique de la ville et passer d’une logique administrative et politique impulsée « du haut » vers une dynamique partant des habitants des quartiers populaires et de leur « Pouvoir d’agir », une première série propose de donner les moyens de l’interpellation citoyenne.

Les discours sur la démocratie participative ont fleuri en France au cours des vingt dernières années, appelant au développement de nouvelles formes de participation des citoyens. Pour autant, seule la démocratie représentative reste financée, que ce soit sous forme du financement des partis politiques ou des représentants élus. La participation n’est financée que quand elle est initiée par les institutions. Il faut aujourd’hui inscrire véritablement un droit d’interpellation citoyenne comme une dimension à part entière du fonctionnement démocratique de la République, et pour cela dégager les moyens humains et financiers favorisant sa mise en œuvre.

C’est pourquoi les signataires de la présente pétition, militants associatifs, experts, élus demandent la création d’un Fonds pour l’interpellation citoyenne.Ce fonds pourra financer toute initiative citoyenne contribuant au débat public sur des enjeux d’intérêt commun, posés à l’échelle locale comme nationale. Il ne contribuera pas au financement de projets de services ou d’actions et d’animations sociales. L’objectif est de soutenir la prise de parole citoyenne pour sa contribution au débat démocratique, de permettre que se structure la parole de ceux qui ne l’ont pas, et d’ouvrir ainsi sur une construction conflictuelle de l’intérêt général.

Ce financement représentera 1% prélevés sur le financement public des partis politiques et 10% sur les réserves parlementaires. Les citoyens seront associés à la gestion de ce fonds. Les règles de fonctionnement de l’autorité en charge de le distribuer et de le contrôler seront élaborées après délibération d’une conférence de consensus.

Adresse aux parlementaires

Dans l’attente de la constitution de ce fond, les signataires demandent aux parlementaires de s’engager dès maintenant à verser 10% de leur réserve parlementaire 2014 à une association de préfiguration de ce fonds d’interpellation citoyenne permettant de mettre en œuvre et d’expérimenter dès maintenant cette avancée démocratique.


Coordination citoyenne « Cela ne se fera plus sans nous »

Lien direct vers la pétition sur change.org

Saïd Bouamama « il faut se défaire de ce modèle d’intervention qui marginalise les quartiers populaires »

L’aggravation de la situation économique et des conditions de vie, la déconnexion avec les militants associatifs, culturels, etc… et un vieux modèle d’intervention qui marginalise les quartiers populaires et qui se refuse à considérer que le populaire peut s’organiser en éducatif, en culturel et ainsi retrouver de la fierté… tout ceci cumulé fait que plus personne ne veut y aller. (…) Deux enjeux majeurs : que le militants se transforment eux-mêmes pour pouvoir être en connexion avec les quartiers populaires, et trouver les moyens pour que dans les quartiers populaires, se créent des espaces d’auto-organisation collective. (…) Là où ça prendra demain, ce sera sur les choses réelles des quartiers populaires, donc ça sera du solide.

Saïd Bouamama, né en 1958 à Roubaix, est un sociologue, militant associatif et politique algérien résidant en France. Docteur en socio-économie, il est membre de l’IFAR, une association loi 1901 où il est chargé de recherche et formateur de travailleurs sociaux.

Saïd Bouamama et le chanteur Saïdou (ZEP) étaient les invités de Dell’Arte à Mix’Art Myrys (Toulouse) le 14 septembre 2013, pour débattre, entre autres, du « Devoir d’insolence », après leur mise en accusation pour le livre-disque intitulé « Nique la France ». C’est à cette occasion que nous l’avons rencontré.

Plus d’infos sur la campagne « Devoir d’insolence »
https://www.facebook.com/devoirdinsolence

Dell’Arte : http://dellarte.fr/
Mix’Art Myrys : http://mixart-myrys.org/

Interview, captation vidéo et montage : Fred Ortuño
Prise de son : Valentine Racine
Sept.2013

Initiative Quartiers Populaires II > le regard du Petit Cowboy

Faire un film sur une rencontre qui parle des médias dans les quartiers populaires… fallait oser. Le Petit Cowboy l’a fait ! Ce collectif qui croit « avant tout à la transversalité dans les pratiques culturelles et artistiques » et qui suit depuis pas mal de temps les réflexions que portent le Couac et l’ensemble des acteurs investis dans l’organisation de ces « Initiatives » est allé à la rencontre des personnes invitées (pour la plupart des journalistes au sens large du terme) et des participants, habitants venus échanger à Empalot, quartier populaire toulousain, les 12 et 13 avril.

Collectif Le Petit Cowboy
Lorran Chourrau, Erik Damiano, Elizabeth Germa
http://www.lepetitcowboy.com

Le deuxième épisode en images

Photos : Fred Ortuño et Laura Bastier publiées sur http://instagram.com/collectifcouac

Qu’est-ce qu’on fait ensemble à Toulouse ?

Edito

Que peuvent tous les dispositifs institutionnels de « lutte contre les discriminations » ou « d’égalité des chances » réunis contre cinq minutes au journal télévisé de 20h présentant, de façon explicite ou sous-entendue, les banlieues françaises comme des zones de non-droit, de délinquance juvénile, de chômage inexorable, de bastion islamique, de différence inassimilable, bref de danger pour l’ordre social, moral et culturel de la France dominante…

iqp-2

Après avoir réuni en 2012 à la Reynerie des militants toulousains et d’autres villes pour débattre et échanger sur le traitement politique des quartiers populaires depuis trente ans et sur les luttes sociales qui y sont nées, nous aborderons pour ce deuxième épisode le traitement médiatique spécifique aux quartiers populaires et de l’immigration.

Nous débattrons des mécanismes internes aux médias, des effets de concentration et de financiarisation, du recours systématique au fait-divers, des sources des journalistes, des stéréotypes, etc…

Nous parlerons surtout de ce que nous avons le pouvoir de faire en tant que citoyens quand nous mettons la main sur les micros et les caméras pour construire une autre image de nos quartiers.

Radio de quartier, webtélé, fanzine… Des collectifs viendront expliquer comment ils ont monté leurs propres outils d’information, de communication et de transmission dans leurs quartiers et leurs villes et pourquoi c’est nécessaire.

Où en sont ces « aventures » aujourd’hui ? La plupart de ces médias, damnés de la presse traditionnelle, sont pour beaucoup menacés de mettre la clé sous la porte alors que 30 ans après la Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme, et 8 ans après les révoltes de 2005, « ces baromètres sociaux des quartiers indiquent que la température du volcan français s’approche de la fusion* ».

L’image construite dans les médias et son impact dans l’imaginaire collectif n’est-elle pas en partie à l’origine d’autres inégalités dans le monde du travail, de la politique ou d’autres domaines de la vie sociale et culturelle ?

Alors à Toulouse, qu’est-ce qu’on fait ensemble ?

* Lire la tribune « Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » publiée par plusieurs représentants de ces médias sur www.presseetcite.info

Banlieues : 30 ans de galère, toujours debout !

Nous sommes heureux et fiers de vous présenter ce deuxième numéro du « Journal Officiel des Banlieues » édité par Presse et Cité, et auquel le Couac s’est associé. Un dossier de 16 pages sur « Comment les quartiers s’organisent ? » revient sur l’Initiative Quartiers Populaires (épisode 1) portée les 27 et 28 avril 2012 à la Reynerie et prolonge, par une série de reportages et d’interviews qui lui font écho, ce moment rare axé sur la transmission des mobilisations d’ici et d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui.

Détours par Marseille et les ratonnades de 1973 (p.9), focus sur Yazid Kherfi, « consultant en prévention urbaine » à Clichy-sous-Bois (p.19), le dossier dévoile aussi la mécanique de la politique de la ville depuis 30 ans (p.12-13)… à chaque semaine d’émeutes succédant à des morts de jeunes, un nouveau dispositif est créé : ZEP, DSQ, CUCS, ZUS, ZFU, ZRU, ACSE, CNV… c’est la « valse des sigles » de la politique de la ville. Du Blanc-Mesnil (93) où Zouina Meddour dirige un centre social et cherche les espaces où se prennent les décisions pour pouvoir agir (p.10), au quartier du Petit-Bard à Montpellier où les habitants se sont invités dans plusieurs conseils municipaux suite à des incendies violents et meurtriers (p.18), en passant par Vaulx-en-Velin, Lyon et les coups de gueule salutaires d’Abdelaziz Chaambi, Tarek Kawtari ou Morad Aggoun (p.15) sur l’islam, l’islamophobie, le rôle des éducateurs ou sur l’action sociale, on est bien loin des clichés que chacun peut avoir sur les habitants des quartiers populaires. Clichés que s’évertuent à combattre des médias des quartiers, peu nombreux et d’autant plus essentiels à considérer (zoom p.14), qui depuis 35 ans proposent de jeter un autre regard sur ces réalités. Enfin, la situation toulousaine (comme celle de la Reynerie et de Tabar, cette « autre Toulouse » p.16-17) est largement évoquée avec les mobilisations de ces dernières années (Place du Morvan à Bagatelle, collectif des sans-fenêtres suite à l’explosion d’AZF – p.18) et les interrogations d’habitants et de nombreux acteurs associatifs (Ambition Jeunesse, Vivre à Tabar, Dell’Arte, Tactikollectif…) au sujet des Assises de la Politique de la Ville, nouveau processus de concertation porté par la Ville de Toulouse (p.20).

En bref, une bonne séance de rattrapage pour celles et ceux qui n’ont pas pu participer à ces deux jours de rencontres, une trace importante pour chacun des acteurs présents, et pour tous, une belle façon de reprendre l’initiative du débat (lire aussi notre tribune p.22 « et après ? »), en s’appuyant sur la mémoire et l’actualité des luttes, les paroles croisées des militants politiques, des artistes, des acteurs culturels, éducatifs et sociaux pour transformer ces réalités.

TELECHARGER LE DOCUMENT :
Journal Officiel des Banlieues #2 (intégralité en pdf)

Initiatives Quartiers Populaires – Plateau débat – TV BRUITS

See on Scoop.itQuartiers Populaires

Après avoir réuni en 2012 à la Reynerie des militants toulousains et d’autres villes pour débattre et échanger sur le traitement politique des quartiers populaires depuis trente ans et sur les luttes sociales qui y sont nées, le COUAC a réuni en avril 2013 témoins et acteurs, membres de radios de quartier, webtélés, fanzines. Le thème abordé a été pour ce deuxième épisode le traitement médiatique spécifique aux quartiers populaires et de l’immigration.

Couac Toulouse‘s insight:

1er montage "court" sur la table du vendred, la suite bientôt… Un grand merci à Mathieu Soudais, de Tv-Bruits.

See on tvbruits.org